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2 mai 2025

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Qu'est-ce-que l'empreinte environnementale du numérique ?

Quand on pense au numérique et à l’environnement, on pense souvent à toutes les façons dont l’informatique permet de réduire nos impacts environnementaux : les documents “dématérialisés” qui nous évitent d’imprimer sur du papier et sauvent des arbres, ou l’IA (Intelligence Artificielle) qui permettrait de trouver des solutions à la crise climatique. Ceci est parfois nommé par le terme anglophone “IT for Green”. Mais il y a un autre sujet très important à considérer : l’empreinte environnementale du numérique.

Le terme d’empreinte environnementale du numérique fait référence à l’ensemble des impacts des technologies numériques sur notre environnement. On parle alors de “Green IT”.

Qu’est-ce que cela regroupe concrètement ?

Les différents impacts

Quand on parle d’impact environnemental, on pense immanquablement aux émissions de gaz à effet de serre (GES) responsables des changements climatiques actuels. Cependant ce n’est pas le seul élément à prendre en compte, car le numérique est responsable de nombreux impacts. Voici quelques exemples des impacts du numérique sur notre environnement :

Émissions de GES : l’impact le plus médiatisé.

Déplétion des ressources abiotiques : les métaux et les minéraux sont des ressources finies sur Terre, la décomposition d’organismes vivant (comme les fossiles pour le pétrole) ne permet pas d’en créer de nouveaux. Leur consommation par le numérique fait courrir un risque de pénurie.

Consommation d’eau : la fabrication des équipements électroniques ou encore le refroidissement des data centers peut consommer beaucoup d’eau et entrer en compétition avec d’autres usages dans les régions où la ressource est rare.

Pollutions : pollution des eaux et des sols lors de l’extraction des matières premières ou émissions dans l’air de particules fines lors de la production d’électricité au charbon ; le numérique est responsable de pollutions très variées. Toutes ces pollutions posent des problèmes de toxicité pour la santé humaine et pour les écosystèmes dont nous sommes dépendants.

En tout, le Joint Research Centre de la Commission européenne défini 16 indicateurs à prendre en compte pour estimer une empreinte environnementale.

Le périmètre

De la même façon qu’on pense d’abord aux émissions de GES, on imagine souvent l’impact environnemental du numérique en termes de consommation d’électricité des équipements du quotidien comme sa TV ou son PC. Mais en réalité, l’empreinte environnementale du numérique regroupe l’ensemble des impacts générés par les équipements et les services numériques, et ce, tout au long de leur cycle de vie (détails ci-dessous).

Deux idées sont évoquées dans cette définition :

  1. Tous les équipements et services doivent être pris en compte.
  1. Les impacts ne se limitent pas au moment où on utilise ces services / équipements : tout leur cycle de vie doit être considéré.

Pour ce qui est des équipements numériques, et des infrastructures permettant de faire fonctionner les services, ils sont plus nombreux que ce que l’on imagine. On les divise souvent en 3 Tiers, pour plus de clarté :

• Tier 1 : les terminaux utilisateurs. Ce Tier regroupe les PC, les smartphones, les TV, mais aussi les consoles de jeu, les imprimantes ou encore les objets connectés.

• Tier 2 : les réseaux. Ce Tier inclut les câbles (aériens, enterrés, sous-marins, ou dans nos bâtiments), les antennes, les routeurs, les satellites de télécommunication ; tout ce qui permet de connecter les appareils entre eux. Ce tier est souvent restreint dans les études aux interconnections de sites distants par les opérateurs télécom.

• Tier 3 : les centres de données. Cela inclut les serveurs, et tout équipement informatique hébergé dans ces bâtiments, ainsi que les équipements permettant de refroidir les salles informatiques et d’apporter une alimentation de secours.

L’ensemble de ces 3 Tiers doit être pris en compte pour considérer l’empreinte du numérique de façon fiable et complète.

Concernant le 2nd point listé ci-dessus, il faut savoir que les équipements et services numériques ont des impacts environnementaux tout au long de leur cycle de vie.

Les étapes du cycle de vie d’un service ou équipement numérique sont globalement les suivantes :

• ⚒️ Production : l’extraction des matières premières dans les mines et les procédés de fabrication sont responsables de nombreux impacts.

• 🚚 Transport : les composants sont souvent produits et assemblés dans divers pays avant d’être expédiés à travers le monde, par des modes de transport gourmands en énergies fossiles.

• 💻 Utilisation : c’est la partie émergée de l’iceberg, qui consomme de l’électricité, parfois produite grâce aux énergies fossiles, et de l’eau.

• ♻️ Fin de vie : réemploi, ré-utilisation, recyclage ; le devenir des appareils en fin de vie joue un rôle important sur l’impact de ces équipements.

Étapes du cycle de vie, source ADEME

Évaluer l’empreinte environnementale du numérique

Étant donné tous les éléments détaillés ci-dessus, on peut comprendre pourquoi on ne parle pas de “mesurer” l’empreinte environnementale du numérique. Mesurer induit d’obtenir une information “exacte”, où la marge d’erreur est infime. Pour l’empreinte environnementale, les données nécessaires sont difficiles à obtenir et souvent incomplètes et incertaines. Les fabricants fournissent parfois des données sur les impacts de leurs produits et des bases de données indépendantes existent également, comme la base Empreinte de l’ADEME. On peut aussi noter des bases de données payantes, comme Resilio, ou associatives comme celle de Boavizta. Enfin certaines bases de données spécialisées, comme l’INIES pour le bâtiment, comportent aussi des données sur des équipements numériques. Chacune de ces sources de données a sa propre méthodologie, plus ou moins transparente. C’est pourquoi il est en réalité uniquement possible d’évaluer l’empreinte environnementale du numérique, et même ces évaluations représentent un défi. De plus, les technologies numériques sont en constante évolution, ce qui implique de sans cesse mettre à jour ces estimations. Mais ce travail est essentiel pour se diriger vers un numérique plus durable !

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© Image d’illustration Wirestock, Freepik.

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