Posté le
22 octobre 2025
Qu'est-ce-que la souveraineté numérique ?
Depuis l’arrivée de Donald Trump à la présidence des USA, on parle de plus en plus de besoin de souveraineté. Car ce qui semblait auparavant irréaliste devient désormais probable. Mais qu’est-ce que la souveraineté numérique ? et en quoi serait-ce une solution pour les entreprises ? C’est ce que cet article vous propose de découvrir.
1. Qu’est-ce que la souveraineté numérique ?
Selon le Trésor de la langue française, la souveraineté désigne la qualité propre d’un État, d’une organisation ou d’un individu à posséder l’exclusivité de la compétence, donc de disposer du caractère absolu, sans limite, et sans restriction d’un droit, d’une faculté, d’une loi dans son application.
Appliqué au domaine informatique, on peut ainsi dire que la souveraineté numérique implique de pouvoir choisir des solutions technologiques qui garantissent l’authenticité, la confidentialité, la disponibilité et l’intégrité des données, tout en respectant les réglementations locales. Et ce sans dépendances extérieures, pour garantir l’autonomie décisionnelle.
En France, ce concept s’inscrit dans une volonté plus large de protection des données, de résilience économique et de sécurité nationale, surtout depuis l’adoption du RGPD et la montée des cybermenaces.
Cela touche donc aux données, à l’infrastructure, au logiciel ainsi que, il ne faut pas l’oublier, aux prestataires et personnes impliqués dans le déploiement et le maintien en conditions opérationnelles de ces solutions.
2. Souveraineté numérique = acheter français ?
L’idée que la souveraineté numérique se résume à acheter des solutions développées en France, ou en Europe, est à la fois séduisante et réductrice. En effet, privilégier des acteurs locaux permet de :
• Soutenir l’économie nationale et l’emploi local
• Bénéficier d’un meilleur alignement avec le RGPD et les normes européennes (e.g. DMA )
• Réduire les risques juridiques liés à l’extraterritorialité des lois (ex : article 702 du FISA américain qui permet au renseignement américain de collecter des données de citoyens ou entreprises étrangers sans mandats)
⚠️ Mais attention, une solution “made in France” n’est pas automatiquement souveraine. Elle peut dépendre de composants étrangers, de sous-traitants non européens, ou de technologies propriétaires contrôlées par des acteurs extérieurs.
Exemples :
• Un fournisseur d’application en SaaS français dont la solution est hébergée chez un fournisseur US type AWS
• un hébergeur français gérant des serveurs physiques situés en France, mais dont le système d’exploitation ou les logiciels de gestion sont américains
3. Souveraineté numérique = open source ?
L’open source est souvent présenté comme la solution miracle pour la souveraineté numérique. Bien que développé à “l’international”, la disponibilité de son code source fait que chacune et chacun peut se l’approprier, comme s’il l’avait créé en soit-même, pour ainsi en faire la clé de son indépendance technologique.
👍 Ses atouts :
• Transparence : le code est auditable, ce qui limite les backdoors et les dépendances cachées
• Flexibilité : possibilité d’adapter les outils à ses besoins sans dépendre d’un éditeur
• Indépendance : Pas de verrouillage propriétaire, possibilité de forker le projet si nécessaire
• Collaboration : Mutualisation des coûts et des innovations entre acteurs publics et privés
⚠️ Mais l’open source ne garantit pas à lui seul la souveraineté :
• Maintenance et expertise : il faut détenir la compétence pour pouvoir auditer et maintenir ces systèmes, soit en interne soit via un prestataire de confiance
• Déploiement : une solution open source n’implique pas forcément un déploiement sur hébergement souverain
• Périmètre : l’open source sur le matériel (appelé open compute) se développe depuis plusieurs années mais peu d’offres sont disponibles à ce jour
• Modèles économiques : certaines licences open source imposent des contraintes qui peuvent limiter l’usage commercial.
Exemple concret :• Une entreprise utilisant un CMS open source comme WordPress reste dépendante des plugins tiers pas toujours open source
• Faire infogérer un serveur de partage de fichier nextcloud (équivalent Google drive) par un hébergeur US
4. Quelle souveraineté numérique viser ?
La souveraineté numérique est dès lors un un équilibre à définir. Elle ne se résume ni à l’achat systématique de solutions françaises, ni à l’adoption exclusive de l’open source. C’est une démarche globale, qui débute par l’analyse de ses dépendances pour ensuite allier choix technologiques éclairés, conformité réglementaire et gestion des risques.
En tant qu’entreprise ou institution, votre défi est de construire une stratégie sur mesure, en évaluant votre situation, vos risques et les options possibles.
💡 Astuce !
N’oubliez pas que nous n’êtes pas forcément seul à devoir tout faire. Des communautés se fédèrent, des entreprises proposent leur support, des initiatives comme l’indice de résilience numérique voient le jour.
Cartographier vos ressources et vos dépendances resteront le point de départ incontournable de votre réflexion. Koevoo propose d’ailleurs un diagnosic de résilience numérique gratuit pour les TPE !
© Image d’illustration Wirestock, Freepik.
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